QUEL EST LE PROBLEME ?
Le nerf médian pénètre dans la main par un canal situé au niveau du poignet. Ce canal, constitué d’une gouttière osseuse, est fermé en avant par un puissant ligament. Les tendons fléchisseurs et le nerf médian s’engagent dans ce conduit. Le syndrome du canal carpien est la compression de ce nerf, le plus souvent par le ligament.
Les troubles ressentis se caractérisent par des engourdissements des 3 premiers doigts (pouce, index, médius) et du bord externe du 4ème, des sensations de fourmillements, de brûlures, volontiers plus fréquentes la nuit ou au réveil. Il s’y ajoutent des douleurs de la main qui souvent remontent vers l’avant bras, le coude, voire l’épaule. Quand la maladie évolue, une certaine maladresse apparait, une perte de la sensibilité, voire un déficit de mobilité du pouce avec une fonte musculaire (amyotrophie).
COMMENT IDENTIFIER VOTRE PROBLEME ?
Un électromyogramme est le plus souvent pratiqué (enregistrement du courant électrique véhiculé par le nerf). C’est examen est le plus souvent réaisé par un neurologue. Il précise l’importance de l’atteinte nerveuse et le lieu de la compression ainsi que l’éventuelle association d’une atteinte du nerf cubital (4ème et 5ème doigts).
COMMENT TRAITER VOTRE PROBLEME ?
La chirurgie est proposée lorsque l’atteinte est déjà marquée à l’électromyogramme ou lorsque le traitement médical est inefficace (1 ou 2 infiltrations, rarement attelle nocturne prolongée). L’opération consiste à ouvrir le canal carpien en sectionnant le ligament antérieur, soit en ouvrant la paume de la main. L’intervention se déroule le plus souvent sous anesthésie loco- régionale, parfois associée à une sédation.
La sortie est habituellement prévue quelques heures après l’intervention (mode ambulatoire), mais une hospitalisation est toujours possible, décidée, a priori du fait de l’état du patient ou de sa situation familiale ou géographique, ou bien en post- opératoire si une circonstance particulière le nécessite.
La cicatrisation s’obtient en une quinzaine de jours, quelques pansements sont nécessaires. Le travail de rééducation est personnel.
Le travail ou l’activité sont repris selon le type d’occupation, en général après 15 à 30 jours. La conduite automobile est possible après une semaine environ.
Les engourdissements disparaissent en général vite, en revanche, les pertes de la sensibilité s’améliorent plus lentement, parfois incomplètement. Une petite douleur à la partie proximale de la paume est habituelle et normale, du fait de la section du ligament et de la cicatrisation des tissus. Certains mouvements pourront être douloureux pendant quelques temps (ouvrir une bouteille, tordre une serpillière, passer la marche arrière d’une voiture...). La force musculaire pré-opératoire diminue pour revenir au bout de 6 semaines à 3 mois.
QUELS SONT LES RISQUES PARTICULIERS DE VOTRE INTERVENTION ?
Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complications secondaires :
- l’infection post-opératoire se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce :
douleurs anormales, pulsatiles ; gonflement et rougeur importants. Une réintervention est toujours possible.
- une main gonflée, douloureuse, avec transpiration, puis raideur est rare mais préoccupante (algodystrophie). L’évolution est traînante plusieurs mois, plusieurs années, des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles, une certaine raideur des doigts et/ou du poignet, parfois même de l’épaule).
- les lésions nerveuses sont exceptionnelles :
- fourmillements dans les doigts qui disparaissent en quelques mois, plaie du nerf nécessitant une réintervention.
La récidive est inhabituelle mais n’est jamais exclue.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées.
En cas de problème ou si vous constatez quelque chose d’anormal après l’opération, il faut contacter votre chirurgien, car prendre en charge précocement une complication permet en général de mieux la guérir. Il pourra également vous rassurer si ce que vous ressentez est normal.
QUELS SONT LES RISQUES EN CAS DE NON-OPERATION ?
En l’absence de traitement, le nerf va progressivement perdre sa fonction et apparaîtra une perte de la sensibilité des doigts (chute des objets, impossibilité de ramasser les objets fins), et une impossibilité à réaliser certains mouvements du pouce (notamment les gestes fins comme ramasser une pièce de monnaie,...)
VOUS ALLEZ BENEFICIER D’UNE INTERVENTION DE LIBERATION DE VOTRE CANAL CARPIEN
Cette opération se déroule sous anesthésie locale.
Le plus souvent, il faut 2 injections d’anesthésiant pour bien endormir la zone opératoire. La première, quasi indolore, se situe sur l’avant bras. La seconde, située à la base de la main, est souvent plus désagréable.
Pour minimiser les douleurs dûes à cette seconde injection, votre chirurgien vous a prescrit un patch d’EMLA. Il s’agit d’un petit pansement à coller sur la zone où l’anesthésiant sera injecté, et qui va permettre d’endormir cette zone. Ainsi, l’injection sera plus simple à supporter.
Ce patch est à coller environ une heure avant votre arrivée à la clinique. Le produit aura ainsi le temps de faire effet. Il vous sera retiré au dernier moment, une fois arrivé au bloc opératoire.
Voici un schéma pour vous indiquer à quel emplacement coller le patch :