QUEL EST LE PROBLEME ?
L'articulation de l'épaule est constituée de la tête de l'humérus articulée avec la glène (cf anatomie de l'épaule). Afin d'assurer le glissement entre la tête de l'humérus et la glène, chaque partie est recouverte de cartilage. Ce cartilage peut dans certaines situations disparaître : c'est l'arthrose.
Les causes d'apparition de l'arthrose sont multiples : usure pure (arthrose primitive), rupture ancienne des tendons de l'épaule (la coiffe des rotateurs), nécrose de la tête humérale, antécédent de fracture ou de luxations à répétition...
QU'EST CE QUE VOUS RESSENTEZ ?
L'articulation devient de plus en plus raide et douloureuse. Les mouvements sont de plus en plus difficiles à réaliser et la perte de fonction du bras de plus en plus invalidante. Les douleurs peuvent être présentes lors des mouvements (douleurs mécaniques) et/ou la nuit au repos (douleurs inflammatoires).
COMMENT IDENTIFIER VOTRE PROBLEME ?
Tout d’abord l'examen clinique de votre épaule par votre médecin ou votre chirurgien est le préambule obligatoire. Il permettra d’orienter le problème et ainsi de vous prescrire les bons examens.
Une radiographie de l’épaule de face (idéalement 3 rotations : neutre, externe, interne) et un profil dit axillaire sont obligatoires avant tout autre examen car ils permettent de faire le diagnostic.
Les examens complémentaires de type arthroscanner ou IRM ne seront nécessaires qu'en cas de chirurgie envisagée.
COMMENT TRAITER VOTRE PROBLEME ?
Traitement médical :
Il associe :
- Des médicaments antalgiques (contre la douleur) et des anti-inflammatoires.
- Une ou plusieurs infiltrations de corticoïdes réalisées au mieux sous contrôle radiologique.
- Repos relatif en évitant tous les travaux répétitifs et les efforts bras en l’air.
- La kinésithérapie n'a que peu de place car l'articulation est mécaniquement bloquée par l'arthrose. La physiothérapie antalgique et les massages décontractant peuvent parfois amener un certain confort.
Traitement chirurgical :
Il est indiqué en cas d’échec du traitement médical bien mené. Il consiste à remplacer votre articulation usée pour en mettre une "neuve" : la prothèse. Il existe 2 grandes familles de prothèses d'épaule : la prothèse anatomique et la prothèse inversée. En fonction de l'origine de l'arthrose, de l'usure osseuse, de l'état des tendons de la coiffe entre autres, votre chirurgien choisira le modèle approprié à votre état. Les suites opératoires et le résultat attendu seront légèrement différents mais dans les 2 cas l'objectif est de redonner au patient une épaule fonctionnelle et indolore. Plusieurs conditions anatomiques doivent être respectées et vérifiées par votre chirurgien avant l'intervention afin de garantir le fonctionnement optimal de la prothèse. Des examens spécifiques vont seront prescrit par votre chirurgien avant l'intervention afin d'analyser au mieux l'état de votre épaule. Toutes les prothèses sont actuellement planifiées en amont sur des logiciels informatiques spécifiques afin d'adapter au mieux la prothèse à votre anatomie.
La prothèse anatomique : elle consiste à remplacer votre articulation usée par une prothèse similaire à l'anatomie initiale de votre épaule. La coiffe des rotateurs reste le moteur principal de votre épaule.
La prothèse inversée : elle consiste à inverser volontairement les surfaces articulaires, permettant ainsi à l'humérus de tourner autour de la sphère grâce au muscle deltoïde (cf chap anatomie de l'épaule). La coiffe des rotateurs devient alors le moteur secondaire de votre épaule.
Les suites de votre opération
Prothèse anatomique : pour accéder à l'articulation, la coiffe des rotateurs est obligatoirement désinsérée puis réattachée en fin d'intervention. Un gilet coude au corps immobilisant votre bras est donc placé avant votre réveil pour protéger les tendons réinsérés et sera maintenu de façon stricte pendant 4 semaines. Un drain est également parfois mis en place pour éviter la formation d'un hématome post-opératoire.
Le volumineux pansement post-opératoire est relayé par un pansement simple au deuxième jour post-opératoire en même temps que l'ablation d'un éventuel drain. Le pansement sera ensuite refait régulièrement à votre sortie d'hospitalisation par une infirmière à domicile pendant 2 semaines. Le fil de fermeture (résorbable) sera coupé lors du dernier pansement par l'infirmière à domicile.
Des exercices d’auto-rééducation vont seront enseignés par nos kinésithérapeutes pendant votre séjour à la clinique, pour récupérer le plus rapidement possible la mobilité de votre épaule (cf rééducation de l'épaule opérée). Vous les répéterez ensuite 2 fois par jour à votre domicile pour éviter à votre épaule de s’enraidir.
La première consultation de contrôle est effectuée au cabinet de votre chirurgien à 4 semaines post-opératoires, pour ôter le gilet d’immobilisation et démarrer les séances de rééducation auprès de votre kinésithérapeute (n’hésitez pas à prendre votre premier RDV de kinésithérapie à l’avance pour que la première séance soit la plus proche possible de ce RDV chirurgical). La mobilisation du bras sera alors autorisée, sans forcer.
Le chirurgien vous revoit ensuite à 3 mois de l’intervention (date à laquelle vos tendons sont considérés comme cicatrisés). Vous serez alors autorisé à reprendre l'ensemble de vos activités personnelles, professionnelles et éventuellement sportives, sans restrictions.
Le résultat attendu de votre intervention est la récupération d'une épaule le plus proche possible d'une épaule normale.
Prothèse inversée : un gilet coude au corps immobilisant votre bras est placé avant votre réveil, à but uniquement antalgique et qui sera maintenu pendant 4 semaines. Un drain est également mis en place pour éviter la formation d'un hématome post-opératoire.
Le volumineux pansement post-opératoire est relayé par un pansement simple au deuxième jour post-opératoire en même temps que l'ablation du drain. Le pansement sera ensuite refait régulièrement à votre sortie d'hospitalisation par une infirmière à domicile pendant 2 semaines. Le fil de fermeture (résorbable) sera coupé lors du dernier pansement par l'infirmière à domicile.
Des exercices d’auto-rééducation vont seront enseignés par les kinésithérapeutes pendant votre séjour à la clinique, pour récupérer le plus rapidement possible la mobilité de votre épaule (cf rééducation de l'épaule opérée). Vous les répéterez ensuite 2 fois par jour à votre domicile pour éviter à votre épaule de s’enlaidir. La mobilisation douce du bras dans la vie quotidienne est autorisée immédiatement, en fonction des douleurs ressenties.
La première consultation de contrôle est effectuée au cabinet de votre chirurgien à 4 semaines post-opératoires, pour ôter définitivement le gilet d’immobilisation et démarrer les séances de rééducation auprès de votre kinésithérapeute (n’hésitez pas à prendre votre premier RDV de kinésithérapie à l’avance pour que la première séance soit la plus proche possible de ce RDV chirurgical).
Le chirurgien vous revois ensuite à 3 mois de l’intervention, date à laquelle vous serez alors autorisé à reprendre l'ensemble de vos activités personnelles, professionnelles et éventuellement sportives sans restrictions.
Le résultat attendu de votre intervention est la récupération d'une épaule fonctionnelle, mais qui ne pourra que rarement être parfaitement normale en raison de l'inversion des surfaces articulaires.
QUELS SONT LES RISQUES PARTICULIERS DE VOTRE INTERVENTION ?
- Les complications postopératoires immédiates sont peu fréquentes. Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale spontanément. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
- Il peut également survenir un trouble de cicatrisation cutanée. L’évolution est très souvent favorable avec la poursuite des pansements.
- L’infection profonde est malheureusement toujours possible malgré l'ensemble des précautions prises. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques.
- La capsulite rétractile est une rétraction de la capsule de l’articulation entrainant une diminution de la mobilité passive et active de l’épaule. Elle est favorisée par l’immobilisation postopératoire. Elle récupère dans la grande majorité des cas, mais dans des délais plus longs. Pour diminuer ce risque, les kinésithérapeutes vous enseignent des exercices spécifiques de mobilisation de votre épaule dès le lendemain de l’intervention chirurgicale. Elle peut parfois entrainer une raideur partielle séquellaire.
- L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles. Elle reste heureusement exceptionnelle.
- Les lésions nerveuses sont exceptionnelles.
- Une complication mécanique (descellement) de la prothèse est possible, surtout sur le long terme, en fonction de la vitesse d'usure des implants et peut alors nécessiter un changement d'un ou plusieurs composants de la prothèse.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées.
En cas de problème ou si vous constatez quelque chose d’anormal après l’opération, il faut contacter votre chirurgien, car prendre en charge précocement une complication permet en général de mieux la guérir. Il pourra également vous rassurer si ce que vous ressentez est normal.
QUELS SONT LES RISQUES EN CAS DE NON-OPERATION ?
Aucun, l'impotence fonctionnelle et les douleurs persistent, obligeant le patient à réduire ses activités. Il est rare que l'usure soit tellement prononcée que la prothèse ne soit plus possible à mettre en place.