Rupture du biceps

Rupture du biceps

QUEL EST LE PROBLEME ?

Les ruptures du tendon du biceps au coude sont rares, estimées à 1,2 ruptures pour 100000 patients par an, dans une population masculine entre 40 et 60 ans. Le mécanisme est la plupart du temps post-traumatique, par contraction excentrique brutale du biceps, aboutissant à sa désinsertion de la tubérosité radiale au coude.

QU'EST CE QUE VOUS RESSENTEZ ?

Une douleur violente voire un claquement sont ressentis lors du traumatisme. La douleur au pli du coude peut remonter dans le bras ou descendre le long de l'avant bras. Une ecchymose cutanée peut apparaître dans les jours qui suivent le traumatisme.

COMMENT IDENTIFIER VOTRE PROBLEME ?

Tout d’abord l'examen clinique par votre médecin ou votre chirurgien est le principal argument diagnostique, avec un biceps qui se rétracte en direction de l'épaule.

L'échographie permet de confirmer le diagnostic mais n'est pas obligatoire si l'examen clinique est affirmatif.

S’il existe un doute sur une éventuelle rupture incomplète (partielle), on pourra compléter le bilan par une IRM.

COMMENT TRAITER VOTRE PROBLEME ?

Traitement chirurgical : il consiste à réinsérer le biceps sur l'avant bras (à l'endroit où il était inséré initialement), grâce à des ancres insérées dans la tubérosités radiale.
Le coude est immobilisé dans un pansement compressif mis en place en fin d'intervention pour limiter le risque d'hématome post-opératoire et maintenir le coude fléchi à 90°. Une attelle sera confectionnée sur mesure par un orthésiste avant l'intervention, afin de maintenir le coude fléchi à 90° pendant 4 semaines.

Traitement médical : uniquement si un traitement chirurgical n'est pas réalisé. Il associe :

  • Des médicaments antalgiques (contre la douleur) et des anti-inflammatoires.
  • Des exercices de rééducation chez votre kinésithérapeute dont le but est de récupérer la mobilité de votre coude.
  • Repos relatif en évitant le port de charges lourdes et les travaux de force.

Les suites de votre opération
La sortie d’hospitalisation s’effectue le jour même de l'intervention (chirurgie ambulatoire). A 48H de l'intervention, le pansement compressif sera ôté et votre attelle sera mise en place, immobilisant le coude à 90° de flexion pendant 4 semaines, afin de protéger la réinsertion tendineuse. Tous les 2 jours, l’infirmière viendra à votre domicile refaire les pansements jusqu’à l’ablation des fils (au 15ème jour environ). Un traitement adapté contre la douleur vous est prescrit.

La kinésithérapie traditionnelle est débutée après la première consultation vers le chirurgien (à 1 mois post-opératoire), dont le but est de récupérer les mobilités du coude. La mobilisation du bras est alors autorisée, sans port de charges ni d'effort de contraction violente. A 3 mois de l'intervention, la reprise de toutes les activités est autorisée, une fois la cicatrisation tendineuse acquise. La durée d’arrêt de travail est variable, entre 1 et 3 mois en fonction du travail réalisé et de l'évolution post-opératoire.

Le but est de retrouver un coude normal ou le plus proche possible de la normale. Il peut parfois persister une perte de force ou des douleurs cicatricielles.

QUELS SONT LES RISQUES PARTICULIERS DE VOTRE INTERVENTION ?

  • Un risque d’hématome (saignement dans la zone opérée) ou d’infection (pénétration de microbes dans la zone opérée) est rare mais malheureusement toujours possible.
  • Les lésions nerveuses  (risque de paralysie ou de perte de sensibilité de certaines parties de l'avant-bras) sont potentiellement possibles, notamment au niveau du nerf radial qui contourne le radius à l'endroit de la réinsertion du biceps. Dans la grande majorité des cas, elles sont transitoires et récupèrent intégralement.
  • L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles. Elle reste heureusement exceptionnelle.
  • L'absence de cicatrisation tendineuse est toujours possible mais rare, le biceps étant un tendon qui cicatrise bien.
  • Des ossifications sur la zone de réinsertion tendineuse sont possibles mais normalement asymptomatiques.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées.

En cas de problème ou si vous constatez quelque chose d’anormal après l’opération, il faut contacter votre chirurgien, car prendre en charge précocement une complication permet en général de mieux la guérir. Il pourra également vous rassurer si ce que vous ressentez est normal.

QUELS SONT LES RISQUES EN CAS DE NON-OPERATION ?

L’absence de réinsertion chirurgicale conduit souvent à un résultat clinique peu satisfaisant avec perte de force en flexion et supination de l’avant bras et douleurs résiduelles parfois invalidantes. Les possibilités de chirurgie secondaire existent mais donnent souvent des résultats décevants, avec un risque non négligeable de complication (neurologiques principalement).